En 1964, Norman McLaren et Grant Munro ont présenté un film intitulé Canon. Il s’agit d’un court-métrage d’animation où un homme effectue des gestes incongrus dans le vide, en se déplaçant de gauche à droite dans le cadre. Toutefois, lorsqu’il termine sa procession, une seconde copie de lui-même vient s’ajouter, et l’on constate qu’il interagit dès lors avec son passé. Ce mécanisme est repris à de multiples reprises, créant une sorte de canon visuel.
C’est avec ce modus operandi en tête que les étudiants du Séminaire thématique de l’École des arts numériques, de l’animation et du design de l’UQAC (NAD) ont entrepris avec moi la création d’une installation interactive qui reprendrait la dynamique de McLaren et Munro avec une interaction en temps réel. Cette œuvre incite l’interacteur à chorégraphier le présent afin de l’adapter au futur. Les inévitables décalages qui en découlent rappellent en quelque sorte les efforts souvent vains déployés pour contrôler la manière dont nous sommes mis en média.
In 1964, Norman McLaren and Grant Munro presented a film called Canon. It is an animated short film where a man performs incongruous gestures in an empty frame, moving from left to right. However, when he finishes his procession, a second copy of himself is added, and we see that he is therefore interacting with his past. This mechanism is repeated many times, creating a sort of visual canon.
It is with this modus operandi in mind that the students of the Thematic Seminar of the School of Digital Arts, Animation and Design of UQAC (NAD) undertook with me the creation of an interactive installation which reenacts McLaren and Munro’s work in real-time. This piece prompts the interactor to choreograph the present in order to adapt it to the future. The inevitable discrepancies that result are somewhat reminiscent of the often vain efforts made to control the way we are put into the media.